Challenge AZ 2025 : A

Albina

Albina (au centre) avec sa fille Hélène et ses petits-enfants.

Commencer ce challenge par le prénom de la femme qui m’a mené à enquêter sur mon histoire familiale et m’a guidé vers le métier de généalogiste est une évidence.

Albina Vodnik est née à Tucquegnieux, petite commune de Meurthe-et-Moselle, en 1926. Elle est la seule de la fratrie à être née en France. En effet, Franc, mineur de fond, a déplacé sa femme et leurs quatre filles de Yougoslavie vers la cité d’Anderny-Chevillon. Le recensement de 1926 témoigne de leur présence à cet endroit, mais Albina n’y figure pas, le document ayant sans doute été établi avant sa naissance, le 14 mars. Ce recensement demeure néanmoins précieux, pour peu que l’on en vérifie attentivement les informations :

Recensement Tucquegnieux, AD54, 1926, 6 M 33/535, vue 55/67

Recensement Tucquegnieux, AD54, 1926, 6 M 33/535, vue 55/67R

  • Franc Vodnik (et non Vodnick) est né à Prevalje, au nord de la Slovénie, Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, en 1926,

  • Marija Poropat est originaire de Lanišće, une commune d’Istrie en Croatie,

  • Hermina, Marija et Helena sont bien nées à Celje, en Slovénie, orthographié parfois sous son nom allemand Cilli,

  • Quant à Julijana, elle est née à Bergkamen, en Allemagne.

Elle m’a ensuite entraînée en Belgique, à Anvers, Genk et Liège, où trois de ses sœurs se sont mariées. J’ai pu faire leur connaissance, entrevoir leurs parcours, leurs vies qui se dessinent au fil des archives.
À Anvers, Hermina est nourrice auprès des enfants du couple de diamantaires Israël-Palman. Julijana, elle, est servante à Liège. En 1932, Hermina épouse Jozef Bogolin et Julijana, Jean Seval. Quatre ans plus tard, en 1936, Marija se marie à son tour avec Angèle Defays. Aucune d’entre elles ne restera en Belgique.

Puis, le chemin m’a menée en Autriche, à Judenburg, où Albina met au monde sa première fille, Hélène. Elle n’a alors que dix-huit ans, en 1944. Sur l’acte de naissance figure, en marge, une reconnaissance de paternité — ce nom que je cherchais, que j’espérais : Ferdinand Dejak.

Elle retourne ensuite à Celje, où deux autres enfants naissent, Rihard et Ana. Elle travaille  en tant que couturière, puis dans une clinique dentaire.

En 1954, elle épouse Alojzji Žmaher et la nouvelle famille quitte Celje pour Paris en 1964. Il meurt en janvier 1965. Elle, le 28 juillet 2001.

D’autres documents ont été mis au jour, soulevant de nouvelles interrogations et des réflexions sur le partage et la transmission. L’enquête est loin d’être terminée.Il reste encore beaucoup à explorer de la vie d’Albina : certaines recherches ont déjà été entreprises, d’autres ne sont encore qu’à l’état de réflexion.

La recherche généalogique est un travail de patience ; elle progresse au rythme des réponses administratives, des délais de communicabilité… mais aussi de notre propre disponibilité à accueillir ce que nous découvrons.

Patience, persévérance et indulgence, voilà ce qu’Albina continue de m’inspirer à travers une histoire étroitement mêlée aux grands bouleversements historiques qui ont marqué sa vie.

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